jeudi 3 octobre 2013

Endless Park

J'ai découvert tout récemment le compositeur électro Hol Baumann que je veux vous faire découvrir tant son oeuvre témoigne d'une grande richesse intérieure. Comme à mon habitude, je prendrai pour exemple un morceau, ici Endless Park, issu de l'album [Human]. Pourquoi ce choix, car il évoque à mon sens avec subtilité et sans les niaiseries habituelles le monde de l'enfance. L'utilisation du Toy Piano que John Cage avait intégré de façon ludique dans la musique d'avant-garde, est ici plongée dans une atmosphère sombre qui jongle entre équilibre et déséquilibre. Hol parle de "sculpture sonore" pour qualifier son travail et on peut le comprendre au delà de la notion de matière à travers les percussions choisies au début, tantôt sur le temps, tantôt légèrement décalées et quasi inaudibles. Déséquilibre aussi dans le vacillement de la nappe initiale, qui frise la dissonance. On retrouve une même nappe en conclusion, qui n'en est donc pas vraiment une. J'en viens donc à l'interprétation du titre qui nous éclaire un peu sur la portée du tout. Il est encore un paradoxe, puisqu'un parc par définition a des limites. Or là, nous avons une évocation de l'infini qui se retrouve aussi dans cette musique répétitive sur le plan des motifs récurrents mais aussi parfois des statu quo d'une seule note scandée. Elle subit aussi de subtiles variations sans que la progression soit régulière. Hol a-t-il voulu mettre à mal les certitudes, le confort d'une enfance idéale ? Le parc est rassurant dans ce qu'il a de domestiqué mais en même temps il nous bride. L'infini, c'est la liberté au prix d'un doute perpétuel.

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