jeudi 3 octobre 2013
Endless Park
J'ai découvert tout récemment le compositeur électro Hol Baumann que je veux vous faire découvrir tant son oeuvre témoigne d'une grande richesse intérieure. Comme à mon habitude, je prendrai pour exemple un morceau, ici Endless Park, issu de l'album [Human]. Pourquoi ce choix, car il évoque à mon sens avec subtilité et sans les niaiseries habituelles le monde de l'enfance. L'utilisation du Toy Piano que John Cage avait intégré de façon ludique dans la musique d'avant-garde, est ici plongée dans une atmosphère sombre qui jongle entre équilibre et déséquilibre. Hol parle de "sculpture sonore" pour qualifier son travail et on peut le comprendre au delà de la notion de matière à travers les percussions choisies au début, tantôt sur le temps, tantôt légèrement décalées et quasi inaudibles. Déséquilibre aussi dans le vacillement de la nappe initiale, qui frise la dissonance. On retrouve une même nappe en conclusion, qui n'en est donc pas vraiment une. J'en viens donc à l'interprétation du titre qui nous éclaire un peu sur la portée du tout. Il est encore un paradoxe, puisqu'un parc par définition a des limites. Or là, nous avons une évocation de l'infini qui se retrouve aussi dans cette musique répétitive sur le plan des motifs récurrents mais aussi parfois des statu quo d'une seule note scandée. Elle subit aussi de subtiles variations sans que la progression soit régulière. Hol a-t-il voulu mettre à mal les certitudes, le confort d'une enfance idéale ? Le parc est rassurant dans ce qu'il a de domestiqué mais en même temps il nous bride. L'infini, c'est la liberté au prix d'un doute perpétuel.
mardi 24 septembre 2013
L'Automne
Je m'intéresse aujourd'hui à AUToMNE, extraite du 1er album d'Ottilie B. "Histoire d'O2". Avant de parler de cette chanson de circonstance, je la situerai dans son contexte. Le clin d'oeil au sulfureux livre de Pauline Réage ne vous aura pas échappé. En y rajoutant un tout petit chiffre, la question de l'érotisme qui traverse tout l'opus, devient vitale. L'auteur-compositeur-interprète y mêle des références à la Nature en la traitant souvent de façon ludique, à l'image de cette lettre "O" qui regorge d'interprétations possibles. Elle est un peu comme un fil conducteur entre les chansons, autant graphique que sonore. J'ouvre une parenthèse sur ce point : en s'élargissant il deviendra précisément un cercle, qui n'est autre que la figuration du "O". On sait combien la graphie originelle de notre alphabet latin a pu parfois être orientée par la sonorité des lettres et cela se confirme ici : le "O" représente tant la plénitude formelle d'une part, que l'expression d'un émerveillement spontané d'autre part ou encore les vocalises que l'on retrouve d'une certaine façon dans le refrain, elles-mêmes figurées par la forme de la bouche. On tend ici à une dimension originelle qui m'amène à aborder la musique, puisque Ottilie a intégré le chant diphonique mongol que vous pourrez identifier au début de la chanson. La voix est ainsi exploitée sans artifice comme un instrument de musique. En parlant de musique, elle n'est pas la plus audacieuse de l'album, mais je l'aime bien. Un mot quand même sur les paroles, même si j'ai déjà évoqué l'ambiance. Pour approfondir un peu, Ottilie nous montre un Homme qui se dénude tel l'arbre avec ses feuilles. Je passe sur les allusions érotiques que je vous laisse le soin de noter. Une observation fine de la nature à travers cette évocation, je cite, des "vivaces empourprées"(car même ces plantes portent parfois les marques de la rigueur climatique), comme si elle les assimilait à un partenaire intimidé bien que pourvu d'une certaine rudesse.
En résumé, un automne joli symbole de paroxysme de la vie, avec ses couleurs les plus intenses parmi les saisons, mais aussi les plus brèves, portant les stigmates de la fin d'un cycle.
L'album de mon ancienne camarade de lycée mérite d'être écouté, mon choix n'étant en rien guidé par un éventuel copinage !
lundi 1 avril 2013
The Child Inside
Aujourd’hui, je vous fais partager mon coup de cœur pour The Child Inside, chanson extraite du dernier Depeche Mode. D’emblée, j’ai été attirée par la musique sans faire attention au contenu, puis le titre m’a invitée à creuser un peu plus.
Un questionnement légitime pour qui écrit et dessine pour les enfants. Et au-delà, Picasso n’avait-il pas déclaré avoir retrouvé l’enfant en lui à la fin de sa vie ? N’est ce pas la quête de tout artiste indépendamment de son public ? Sans vouloir entrer dans les détails, je dirai juste que le beau est perçu par l’enfant d’une façon tout à fait singulière, « hors cadre », c’est effectivement ce dont devrait s’inspirer tout spectateur dans sa perception de l’œuvre, tout comme dans le processus de création, peut-être à détacher de tout apprentissage. Mais je m’égare peut-être un peu du sens de notre chanson, encore que.
Car ici, nous sommes confrontés à la mort, à un vocabulaire très sombre qui contraste d’ailleurs avec cette ballade qui bien qu’introspective n’exprime pas vraiment cette dimension.
La personne à qui s’adresse l’auteur malmène l’enfant qui vit encore en elle jusqu’à sa mort à la fin. Est-ce l’innocence communément rattachée à cette figure que Dave Gahan a voulu aborder ici ? Est-il primordial de la garder en nous ? D’abord, un cadavre mal enterré refait surface et effraie l’enfant. Double mort, celle des fantômes précède ce dernier. Est-il question de l’inconscient pas toujours rassurant que l’auteur conseille d’enfouir au plus profond mais qui ressurgit malgré tout ? Image pertinente. Passage forcé pour toute personne qui entre dans l’âge adulte ? Petit avis personnel, je pense que la part sombre de tout humain n’attend pas la maturité pour s’exprimer.
Maintenant, si je réécoute les paroles à la lumière du concept d'"enfant intérieur" de Jung, il ne fait aucun doute que l'intention était de traiter ce sujet. Les questions que, bien que faiblement initiée à la psychanalyse j'ai pu me poser, se confirment et sont fondées. Elles viennent aussi s'enrichir à travers par exemple le dialogue intérieur que conseille Jung : "il faut se cultiver dans l'art de se parler à soi-même" nous dit-il. Et plus loin dans Dialectique du moi et de l'inconscient il ajoute que l'émotion doit être prise en considération comme si ce qu'elle nous disait venait d'une personne qui nous est chère.
Autre émotion évoquée dans la chanson, la tristesse, qui matérialisée par les larmes se transforme en rivière, image qui m’évoque Alice et noie l’enfant situé plus précisément dans le cœur. Comme si elle pouvait lui être fatale. Ce sentiment devrait être fondamentalement antinomique avec la gaieté caractéristique de cette période. Deuxième exhortation après celle de creuser davantage, « tu aurais dû prendre toutes tes poupées au lit », vestige de l’enfance qui le rassure pendant la nuit, à nouveau évoquée dans son sens obscur. Au lieu de ça, elle a joué un jeu dangereux qui a conduit à la disparition symbolique de son âme d’enfant, que je vois matérialisée dans le son saillant de comète produit à plusieurs reprises dans la chanson. Ce n’est que mon interprétation.
Une dernière observation, faut-il voir dans cette chanson un dialogue avec soi-même de Dave Gahan dont on sait la souffrance qu’a été pour lui la prise de conscience de l’abandon de son propre père ? Car un enfant qui perd l’un de ses parents trop tôt est confronté à une tristesse qui lui fait bien évidemment perdre son insouciance. J’enfonce des portes ouvertes mais je fais un peu référence à ce qui est dit.
N'hésitez pas à aller écouter le reste de l'album car il vaut le détour !
samedi 23 mars 2013
The French Open : Sport et Rock'n Roll !
Aujourd’hui, j’ai choisi d’extraire de la discographie des Foals leur toute première chanson : The French Open, issu de l’album Antidotes. Pourquoi ce retour en arrière quand le tout récent Holy Fire vient d’imposer commercialement le groupe sur les charts ? Tout simplement parce que c’est comme ça, quand je découvre un ou des artistes, j’aime bien aller voir d’abord ce qui s’est fait à la source. Cela ne vous dispensera pas d’écouter au choix les 3 albums disponibles qui valent chacun le détour.
Titre étonnant faisant référence au tournoi de Roland Garros comme vous l’aurez compris, je n’avais pas imaginé qu’une rencontre sportive de ce type pouvait être si rock’n roll même si j’avoue être fidèle au rendez-vous ! Mais en réfléchissant bien, l’intro avec les vents semblant s’accorder en crescendo évoque peut-être l’enjeu, la pression qui monte, pourquoi pas le ressenti à la fois des joueurs et du public. La cadence générale répétitive nous ramène un peu à l’aspect systématique du jeu, mais je pense que la chanson décrit plutôt la dimension instinctive et l’ambiance, aux sensations, ce qui pour le coup est déjà plus rock’n roll ! On est dans la retenue avec le jeu de guitare comme si l’énergie se concentrait, était retenue pour mieux exploser le moment voulu. Et effectivement c’est ce qui arrive : des accents afro s’invitent bientôt, c’est le rock que j’aime car il prend l’eau, se laisse pénétrer et enrichir par d’autres styles. En bref, il est vivant ! Pour qui connaît un peu le tennis et s’y est essayé, on notera que le sport requiert un mélange de grande maîtrise de soi et de lâcher prise à la fois, qui me semblent présents aussi dans le morceau. Un mot sur les paroles, elles se résument quasiment à cette formule : « un peu d’air sur la terre » balbutiée et scandée à l’image de ce premier extrait du premier album d’un jeune groupe qui tape un grand coup dans le paysage musical anglais et international je suppose. Le tennis semble ramené à son essence physique et presque sensuelle. Je n’aurais guère pu faire une analyse poussée en anglais et ce choix m’arrange donc bien car je ne voulais pas non plus omettre cette dimension. Je retiens après « wasted games » qui amène me semble-t-il l’exigence opiniâtre que requiert le sport comme la musique. Allez, assez parlé, bonne écoute !
mercredi 20 mars 2013
Voyage
Toutes les photos utilisées pour ce montage avec et sans prétentions sont issues de mes albums perso. Je m'amuse bien plus aujourd'hui que dans mes cours d'infographie d'antan !
mardi 19 mars 2013
Les chatons
L'été dernier, 5 petites boules de poils débarquent dans ma vie, j'ai voulu fixer le souvenir de ce ravissement avec cette composition que je projette de reprendre sur un support papier. Bref, je m'essaie au scrapbooking, on n'arrête pas le progrès ^^!
mardi 12 mars 2013
Les Rouges Souliers
En attendant l'imminente sortie du dernier Jean-Louis Murat, je reviens sur le précédent album Grand Lièvre, datant de 2011, duquel j'ai extrait la chanson Les Rouges Souliers. Je vais donc vous en livrer une brève analyse personnelle. On remarquera dans cette chanson un système d’illusion / désillusion qui se succèdent dans les strophes. D’autre part, l’auteur crée des allées / venues récurrente entre matériel, réel visible, prosaïque et spirituel, abstrait, la réalité est tantôt dépréciée, tantôt appréciée. Le refrain, courte phrase nominale, évoque une simple paire de chaussures (métonymie ? fétichisme ?) provoquant un heureux étonnement par sa survenue et par la vivacité de sa couleur…du moins si l’on ne se réfère qu’au texte car la musique amène une nouvelle dimension qui renforce plutôt le côté prosaïque et dérisoire de la paire de chaussures. C'est d'ailleurs emblématique de l’ensemble de la chanson. La mise en musique apporte donc un nouvel éclairage, d’où sa richesse puisqu’elle est paradoxale dans ce cas précis. On est à mille lieues de certains modes d’expression qui utilisent la surenchère sonore et textuelle et qui manquent donc de subtilité. Dernière généralité sur la musique, intimiste et assez pantouflarde à dessein, traversée par une certaine gaieté nonchalante, peut-être à l’image de l’artiste qui semble nous dire : « voilà comment je prends la vie ! » Enfin, on assiste à une progression où le naturel visible devient la référence pour le spirituel, l’auteur semble prendre une orientation païenne qui n’était pas évidente au départ, toutes proportions gardées. La détresse, la séparation, peut-être la disparition sont nivelées au rang des choses les plus simples à l’image des vers successifs : « ce soir qu’est ce que tu fais ? / malgré moi je t’aurais quittée »
jeudi 7 mars 2013
lundi 4 mars 2013
colliers
Voici quatre modèles différents tant par le schéma que par les couleurs et par les matériaux utilisés. Le deuxième se distingue par la finesse du fil qui permet de développer les détails, alors que les trois autres créent peut-être plus d'effet une fois portés.
bracelets
Les deux premiers bracelets sont confectionnés à partir du même schéma, seul le choix des couleurs est différent.
Le troisième est plus simple mais c'est un peu un clin d'oeil au bracelet brésilien de mon enfance
Ciel, mes bijoux !
Aujourd'hui, je consacre une nouvelle rubrique à la création de bijoux que j'ai commencé à exercer à l'adolescence. J'ai toujours été attirée par ce qui brille (seulement au propre^^) et par les belles couleurs, c'est donc naturellement que je me suis orientée vers l'utilisation du fil métallique et des perles. Cela m'offrait des possibilités intéressantes même si aujourd'hui, il semblerait que la grande mode du fimo les ait un peu détrônées auprès de nombre d'artisans. Je choisis uniquement de travailler à partir de perles en verre, que je trouve largement suffisantes pour obtenir des résultats hauts en couleurs. J'en profite pour vous informer que tous les modèles présentés existent en différents coloris, mais j'ai préféré faire une sélection pour vous donnet une idée. Je vous laisse en juger !
vendredi 1 mars 2013
Plaid
Aujourd’hui, je voudrais vous faire découvrir le groupe
électro Plaid, alors appuyez sur "play" !
Dans le genre, ils mettent au point une musique vraiment riche
et variée. J’aurais pu choisir n’importe quel morceau de n’importe quel album
car je les aime tous. Cependant, j’ai trouvé opportun de mettre le doigt sur 35 summers, extrait de l'album Scintilli, paru en 2011. Avec african woods par exemple, il m’invitait à
introduire la question de la reproduction du réel dans l’art. Tout un
programme !
Alors, sans vouloir imposer ma perception, en écoutant ce
morceau les yeux fermés, vous allez peut-être tout comme moi vous sentir
doucement immergés dans une grotte glacée en période de fonte où les gouttes
d’eau perlent au bout de nombreuses stalactites.
J’ai tendance à trouver la musique supérieure aux autres
arts car l’harmonie ne prend pas pour modèle le réel : elle est vraiment
abstraite et sans concurrence. Même dans les 4 saisons, Vivaldi crée des
correspondances avec des sonorités issues du réel mais il n’existe pas de
composition similaire.
Vous me direz, il est loin le temps où Baudelaire version
critique d’art s’indignait du succès de la photographie, qui allait imposer une
vulgaire reproduction bête et méchante du réel dans l’art. Depuis, les
plasticiens de tous domaines ont démontré qu’il n’en était pas question.
Le problème c’est que je vois strictement avec les mêmes
yeux les tableaux purement abstraits pour ne citer qu’un genre et les paysages
grandioses de montagne que j’affectionne tant. Et là, si l’on cherche l’effet
du visible, il n’y a pas photo, c’est le cas de le dire ! Cela
justifierait donc les pratiques contemporaines qui n’ont pas pour fin un
résultat esthétique au sens traditionnel du terme. Je ne parle même pas des
pratiques mimétiques qui encore aujourd’hui, séduisent de nombreux adeptes.
Mais à quoi sert-il de s’escrimer à produire de pâles copies de dame
nature ?...
…C’est quand même un drôle de discours dans un blog
d’illustration jeunesse, mais voici ma conception : Je revendique une
pratique traditionnelle dans la démarche qui vise à insuffler la vie dans mes
petits personnages, dont l’écart avec le réel est quand même manifeste et
recherché. J’aurai atteint mon but si petits et grands se retrouvent les 2 pieds dans le paysage de
mon âme.
J’en reviens à mon morceau électro : Pourquoi ai-je
donc choisi la seule musique ayant un référent réel, puisque je viens de
dénigrer cette inclination qui précisément ne concerne pas ce domaine? Et bien
parce qu’elle introduit des suites de sons apparemment aléatoires mais qui me
semblent mûrement réfléchis et que l’écart se joue subtilement dans le choix
des sons électro. Ce n’est certes pas nouveau lorsqu’on pense aux bruitistes
italiens du début du XXème, ainsi qu’aux avant-gardistes comme Pierre Schaeffer
mais c’est réactualisé d’une manière habile. On est dans un résultat étrange
mais harmonieux, ce qui peut bien sûr paraître manquer d’audace mais qui est
heureux ! Les 2 peuvent bien coexister.
Maintenant si vous
ouvrez les yeux, le clip vient enrichir la musique d’une nouvelle vision :
marine cette fois-ci. Et il est étonnant de constater qu’une suite de sons
ponctuels, métalliques et rythmiquement désordonnés peut coller si bien avec
des mouvements amortis et si caractéristiques d’un corps drapé et immergé,
accompagné de tentacules et d’effets d’encre.
Si vous avez lu mon
article sur Lescop, où je disais que sa musique m’évoquait une vision mécanisée
du corps, c’est exactement et curieusement le même effet qui s’est produit
quand j’ai vu sur scène la façon déliée de se mouvoir du chanteur. Comme quoi,
l’écart est extensible jusqu’à l’extrême! A méditer !
En résumé, je trouve que la citation
suivante s’applique bien à la musique que vous venez d’écouter :
« Le
miracle de la musique concrète, que je tente de faire ressentir à mon
interlocuteur, c'est qu'au cours des expériences, les choses se mettent à
parler d'elles-mêmes, comme si elles nous apportaient le message d'un monde qui
nous serait inconnu. »
P. Schaeffer
L'Homme-Chataîgne
Ce matin, je me suis réveillée avec l'idée de ce personnage. Je crois qu'elle ne me serait pas venue à l'esprit si je n'avais pas eu connaissance de la magnifique histoire d'Alexandre le gland. Nos lectures font leur chemin lentement mais sûrement. Cependant, j'ai une amorce personnelle en tête et je pense que cet Homme-Châtaigne a du potentiel.
jeudi 28 février 2013
mercredi 27 février 2013
Un peu de musique bretonne
Aujourd’hui, je reviens à un répertoire plus confidentiel pour peu que vous partagiez mes origines méridionales. Je voudrais vous présenter le groupe Pennoù Skoulm. Comme son nom l’indique, il s’agit du répertoire traditionnel breton, enrichi de compositions et adaptations. Nulle édulcoration commerciale ici, chose que l’on peut déplorer dans la mode celtique qui sévit ces derniers temps. Une musique pourtant accessible, mais qui ne bénéficie pas de la médiatisation qu’elle mérite. J’en profite pour préciser que je ne suis pas spécialiste de la musique celtique bien que je me sois un peu intéressée à la musique irlandaise en tant qu’instrumentiste. Tout ça pour dire en vue de la replacer dans son contexte que la musique bretonne est bien vivante dans le nord ouest et même diffusée outre manche. J’aimerais m’arrêter sur la question de la tradition. Cette musique n’est pas repliée sur elle-même, ni dans ses racines, puisque les instruments utilisés ont des origines turques et chinoises, ni dans les métissages auquel elle est exposée aujourd’hui grâce aux dignes représentants qui la modèlent. D’autre part, on peut souligner ce que je j’estime relever d’une paradoxale modernité dans ce qu’on appelle le « tempérament» des instruments, qui perdure chez certains compositeurs et que l’on retrouve aussi dans l’histoire de la musique. Pour ceux qui ont une pratique musicale et les autres, cette particularité se décrit dans les instruments traditionnels par sa progression en quart de tons, pour faire simple, entre un do et un ré, il y a un intervalle de 2 demi-tons (do-do dièse-ré). Dans la musique non tempérée, il y a donc plus de notes entre le do et le ré, ainsi de suite. Pour une oreille non initiée, la musique semble sonner faux mais cela lui donne une couleur toute particulière. Malheureusement, je n’ai pas trouvé d’exemple, mais j’ai décidé de laisser cet aparté à titre indicatif. Autant dire que j’ai préféré vous faire écouter « Loudia-Loudia II », une envolée flûte / cornemuse irlandaise d’après ce que j’ai pu reconnaître, où la guitare sert de scansion rythmique. La flûte a le son velouté du bois et on distingue un peu de souffle, ce qui serait un défaut en musique classique mais qui est peut-être à la musique ce qu’est le chant détimbré par rapport à la tradition lyrique. Le duo joue tantôt la même ligne mélodique et tantôt se dédouble. Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer une chevauchée à tous crins dans la lande bretonne quand j’entends cette musique. Et sans vouloir opposer les musiques entre elles, je me risquerai dans mon enthousiasme à dire que la musique celtique ne « boxe pas dans la même catégorie » ^^ ! Ecoutez plutôt !
samedi 23 février 2013
Lescop
Aujourd’hui, je vais partager mes impressions à propos d’un
artiste qui fait mouche dans le paysage musical français. Il s’agit de Lescop,
vous en avez certainement déjà entendu parler et je déroge déjà à ma règle de
sortir des sentiers battus…Oui et non car succès peut parfois rimer avec
singularité et il nous le prouve. Au-delà de taxi girl et Daho ainsi qu’une
cold wave « popisée » (merci wikipédia ^^ !), influences qu’on lui prête de manière trop
réductrice depuis le début, il a su faire évoluer le style pour nous proposer
un album personnel impeccable. D’emblée, le single la forêt nous prend avec son rythme binaire percutant et sa ligne
de basse lancinants. On a envie de monter le son et d’accorder les battements
de son cœur avec des mouvements mécanisés de son propre corps. J’ouvre une
parenthèse pour dire que la musique répétitive n’agit généralement pas sur moi
mais là, ça fonctionne, une fois n’est pas coutume. La voix arrive, et là le
timbre grave et clair vient renforcer la cohérence. Les textes de l’album,
petits scénarios sombres et poétiques suivent un fil conducteur du début à la
fin. Et si vous avez en plus la chance de voir le garçon, regard noir et fixe sous une arcade proéminante sauvageonne qui
semble vous dire sous des traits fins et des courbes féminines « il y a un
feu glacé à saisir en moi », c’est tout un univers imagé et dépouillé qui
s’impose à vous. Et ceux qui pensent que le rock minimaliste est pauvre
devraient se questionner sur la pertinence du mode d’expression en vue du sens
recherché. Enfin, dernière réticence personnelle qui vole en éclat : Qui
dit cold wave dit froideur et expression d’un éternel mal-être, perso, il y a
de quoi me faire fuir a priori, mais la petite nuance qui fait la différence
c’est la sobriété, l’authenticité, adieu le pathos dégoulinant qui me fait
horreur ! Bienvenue aux forces dyonisiaques qui explosent de guitariste en
bassiste, de pianiste en chanteur !
Pour résumer, vous aurez compris que je vous encourage à
écouter l’album dès que possible et pourquoi pas à aller le voir sur scène
!
lundi 18 février 2013
Le peuple de l'herbe
Un petit retour en arrière avec un montage datant de 2007, à l'époque j'avais décliné plusieurs petits lutins champêtres de ce type, mais celle-ci est ma préférée.
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