Un thème traditionnel revisité par cette photographe qui pose à travers ces deux natures mortes un regard singulier sur la dégradation du vivant. Certes le végétal fané prend ici une dimension symbolique. Il semblerait pourtant que la mollesse, la flétrissure, la sècheresse ainsi que l'affadissement des couleurs caractéristiques des vieux bouquets se fassent discrets.
Effet de clair-obscur et netteté du contours des fleurs dont la composition reste plutôt ramassée (bien que l'on puisse aussi y voir un aspect recroquevillé plus commun) au lieu de ployer de manière informe le long du vase, ce qui paradoxalement rend l'existence du végétal d'autant plus tangible.
La deuxième évocation correspond plus à l'image que l'on se fait du bouquet fané, si ce n'est que les coquelicots semblent avoir muté dans leur caractéristiques botaniques, comme si boutons et fleurs tendaient à devenir ceux d'une plante retombante.
*Par le biais d'une petite recherche complémentaire, j'apprends la distinction entre plantes "ligneuses" (lat.
lignum, le bois) et "herbacées". Les plantes ligneuses ont la particularité de sécher mais de ne pas faner : même en période défavorable, elles restent vivantes grâce à une nouvelle vascularisation : c'est le processus de lignification. (je paraphrase wikipédia)