mardi 24 septembre 2013

L'Automne

Je m'intéresse aujourd'hui à AUToMNE, extraite du 1er album d'Ottilie B. "Histoire d'O2". Avant de parler de cette chanson de circonstance, je la situerai dans son contexte. Le clin d'oeil au sulfureux livre de Pauline Réage ne vous aura pas échappé. En y rajoutant un tout petit chiffre, la question de l'érotisme qui traverse tout l'opus, devient vitale. L'auteur-compositeur-interprète y mêle des références à la Nature en la traitant souvent de façon ludique, à l'image de cette lettre "O" qui regorge d'interprétations possibles. Elle est un peu comme un fil conducteur entre les chansons, autant graphique que sonore. J'ouvre une parenthèse sur ce point : en s'élargissant il deviendra précisément un cercle, qui n'est autre que la figuration du "O". On sait combien la graphie originelle de notre alphabet latin a pu parfois être orientée par la sonorité des lettres et cela se confirme ici : le "O" représente tant la plénitude formelle d'une part, que l'expression d'un émerveillement spontané d'autre part ou encore les vocalises que l'on retrouve d'une certaine façon dans le refrain, elles-mêmes figurées par la forme de la bouche. On tend ici à une dimension originelle qui m'amène à aborder la musique, puisque Ottilie a intégré le chant diphonique mongol que vous pourrez identifier au début de la chanson. La voix est ainsi exploitée sans artifice comme un instrument de musique. En parlant de musique, elle n'est pas la plus audacieuse de l'album, mais je l'aime bien. Un mot quand même sur les paroles, même si j'ai déjà évoqué l'ambiance. Pour approfondir un peu, Ottilie nous montre un Homme qui se dénude tel l'arbre avec ses feuilles. Je passe sur les allusions érotiques que je vous laisse le soin de noter. Une observation fine de la nature à travers cette évocation, je cite, des "vivaces empourprées"(car même ces plantes portent parfois les marques de la rigueur climatique), comme si elle les assimilait à un partenaire intimidé bien que pourvu d'une certaine rudesse. En résumé, un automne joli symbole de paroxysme de la vie, avec ses couleurs les plus intenses parmi les saisons, mais aussi les plus brèves, portant les stigmates de la fin d'un cycle. L'album de mon ancienne camarade de lycée mérite d'être écouté, mon choix n'étant en rien guidé par un éventuel copinage !

lundi 1 avril 2013

The Child Inside

Aujourd’hui, je vous fais partager mon coup de cœur pour The Child Inside, chanson extraite du dernier Depeche Mode. D’emblée, j’ai été attirée par la musique sans faire attention au contenu, puis le titre m’a invitée à creuser un peu plus. Un questionnement légitime pour qui écrit et dessine pour les enfants. Et au-delà, Picasso n’avait-il pas déclaré avoir retrouvé l’enfant en lui à la fin de sa vie ? N’est ce pas la quête de tout artiste indépendamment de son public ? Sans vouloir entrer dans les détails, je dirai juste que le beau est perçu par l’enfant d’une façon tout à fait singulière, « hors cadre », c’est effectivement ce dont devrait s’inspirer tout spectateur dans sa perception de l’œuvre, tout comme dans le processus de création, peut-être à détacher de tout apprentissage. Mais je m’égare peut-être un peu du sens de notre chanson, encore que. Car ici, nous sommes confrontés à la mort, à un vocabulaire très sombre qui contraste d’ailleurs avec cette ballade qui bien qu’introspective n’exprime pas vraiment cette dimension. La personne à qui s’adresse l’auteur malmène l’enfant qui vit encore en elle jusqu’à sa mort à la fin. Est-ce l’innocence communément rattachée à cette figure que Dave Gahan a voulu aborder ici ? Est-il primordial de la garder en nous ? D’abord, un cadavre mal enterré refait surface et effraie l’enfant. Double mort, celle des fantômes précède ce dernier. Est-il question de l’inconscient pas toujours rassurant que l’auteur conseille d’enfouir au plus profond mais qui ressurgit malgré tout ? Image pertinente. Passage forcé pour toute personne qui entre dans l’âge adulte ? Petit avis personnel, je pense que la part sombre de tout humain n’attend pas la maturité pour s’exprimer. Maintenant, si je réécoute les paroles à la lumière du concept d'"enfant intérieur" de Jung, il ne fait aucun doute que l'intention était de traiter ce sujet. Les questions que, bien que faiblement initiée à la psychanalyse j'ai pu me poser, se confirment et sont fondées. Elles viennent aussi s'enrichir à travers par exemple le dialogue intérieur que conseille Jung : "il faut se cultiver dans l'art de se parler à soi-même" nous dit-il. Et plus loin dans Dialectique du moi et de l'inconscient il ajoute que l'émotion doit être prise en considération comme si ce qu'elle nous disait venait d'une personne qui nous est chère. Autre émotion évoquée dans la chanson, la tristesse, qui matérialisée par les larmes se transforme en rivière, image qui m’évoque Alice et noie l’enfant situé plus précisément dans le cœur. Comme si elle pouvait lui être fatale. Ce sentiment devrait être fondamentalement antinomique avec la gaieté caractéristique de cette période. Deuxième exhortation après celle de creuser davantage, « tu aurais dû prendre toutes tes poupées au lit », vestige de l’enfance qui le rassure pendant la nuit, à nouveau évoquée dans son sens obscur. Au lieu de ça, elle a joué un jeu dangereux qui a conduit à la disparition symbolique de son âme d’enfant, que je vois matérialisée dans le son saillant de comète produit à plusieurs reprises dans la chanson. Ce n’est que mon interprétation. Une dernière observation, faut-il voir dans cette chanson un dialogue avec soi-même de Dave Gahan dont on sait la souffrance qu’a été pour lui la prise de conscience de l’abandon de son propre père ? Car un enfant qui perd l’un de ses parents trop tôt est confronté à une tristesse qui lui fait bien évidemment perdre son insouciance. J’enfonce des portes ouvertes mais je fais un peu référence à ce qui est dit. N'hésitez pas à aller écouter le reste de l'album car il vaut le détour !

samedi 23 mars 2013

The French Open : Sport et Rock'n Roll !

Aujourd’hui, j’ai choisi d’extraire de la discographie des Foals leur toute première chanson : The French Open, issu de l’album Antidotes. Pourquoi ce retour en arrière quand le tout récent Holy Fire vient d’imposer commercialement le groupe sur les charts ? Tout simplement parce que c’est comme ça, quand je découvre un ou des artistes, j’aime bien aller voir d’abord ce qui s’est fait à la source. Cela ne vous dispensera pas d’écouter au choix les 3 albums disponibles qui valent chacun le détour. Titre étonnant faisant référence au tournoi de Roland Garros comme vous l’aurez compris, je n’avais pas imaginé qu’une rencontre sportive de ce type pouvait être si rock’n roll même si j’avoue être fidèle au rendez-vous ! Mais en réfléchissant bien, l’intro avec les vents semblant s’accorder en crescendo évoque peut-être l’enjeu, la pression qui monte, pourquoi pas le ressenti à la fois des joueurs et du public. La cadence générale répétitive nous ramène un peu à l’aspect systématique du jeu, mais je pense que la chanson décrit plutôt la dimension instinctive et l’ambiance, aux sensations, ce qui pour le coup est déjà plus rock’n roll ! On est dans la retenue avec le jeu de guitare comme si l’énergie se concentrait, était retenue pour mieux exploser le moment voulu. Et effectivement c’est ce qui arrive : des accents afro s’invitent bientôt, c’est le rock que j’aime car il prend l’eau, se laisse pénétrer et enrichir par d’autres styles. En bref, il est vivant ! Pour qui connaît un peu le tennis et s’y est essayé, on notera que le sport requiert un mélange de grande maîtrise de soi et de lâcher prise à la fois, qui me semblent présents aussi dans le morceau. Un mot sur les paroles, elles se résument quasiment à cette formule : « un peu d’air sur la terre » balbutiée et scandée à l’image de ce premier extrait du premier album d’un jeune groupe qui tape un grand coup dans le paysage musical anglais et international je suppose. Le tennis semble ramené à son essence physique et presque sensuelle. Je n’aurais guère pu faire une analyse poussée en anglais et ce choix m’arrange donc bien car je ne voulais pas non plus omettre cette dimension. Je retiens après « wasted games » qui amène me semble-t-il l’exigence opiniâtre que requiert le sport comme la musique. Allez, assez parlé, bonne écoute !


mercredi 20 mars 2013

Voyage

Toutes les photos utilisées pour ce montage avec et sans prétentions sont issues de mes albums perso. Je m'amuse bien plus aujourd'hui que dans mes cours d'infographie d'antan !

mardi 19 mars 2013

Les chatons

L'été dernier, 5 petites boules de poils débarquent dans ma vie, j'ai voulu fixer le souvenir de ce ravissement avec cette composition que je projette de reprendre sur un support papier. Bref, je m'essaie au scrapbooking, on n'arrête pas le progrès ^^!

mardi 12 mars 2013

Les Rouges Souliers


En attendant l'imminente sortie du dernier Jean-Louis Murat, je reviens sur le précédent album Grand Lièvre, datant de 2011, duquel j'ai extrait la chanson Les Rouges Souliers. Je vais donc vous en livrer une brève analyse personnelle. On remarquera dans cette chanson un système d’illusion / désillusion qui se succèdent dans les strophes. D’autre part, l’auteur crée des allées / venues récurrente entre matériel, réel visible, prosaïque et spirituel, abstrait, la réalité est tantôt dépréciée, tantôt appréciée. Le refrain, courte phrase nominale, évoque une simple paire de chaussures (métonymie ? fétichisme ?) provoquant un heureux étonnement par sa survenue et par la vivacité de sa couleur…du moins si l’on ne se réfère qu’au texte car la musique amène une nouvelle dimension qui renforce plutôt le côté prosaïque et dérisoire de la paire de chaussures. C'est d'ailleurs emblématique de l’ensemble de la chanson. La mise en musique apporte donc un nouvel éclairage, d’où sa richesse puisqu’elle est paradoxale dans ce cas précis. On est à mille lieues de certains modes d’expression qui utilisent la surenchère sonore et textuelle et qui manquent donc de subtilité. Dernière généralité sur la musique, intimiste et assez pantouflarde à dessein, traversée par une certaine gaieté nonchalante, peut-être à l’image de l’artiste qui semble nous dire : « voilà comment je prends la vie ! » Enfin, on assiste à une progression où le naturel visible devient la référence pour le spirituel, l’auteur semble prendre une orientation païenne qui n’était pas évidente au départ, toutes proportions gardées. La détresse, la séparation, peut-être la disparition sont nivelées au rang des choses les plus simples à l’image des vers successifs : « ce soir qu’est ce que tu fais ? / malgré moi je t’aurais quittée »

jeudi 7 mars 2013

Le rire

Aujourd'hui, je profite de mes archives pour vous montrer ce collage de papiers peints

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