mercredi 20 août 2014

Bouquets de fleurs, Phédia Mazuc

Un thème traditionnel revisité par cette photographe qui pose à travers ces deux natures mortes un regard singulier sur la dégradation du vivant. Certes le végétal fané prend ici une dimension symbolique. Il semblerait pourtant que la mollesse, la flétrissure, la sècheresse ainsi que l'affadissement des couleurs caractéristiques des vieux bouquets se fassent discrets.


Effet de clair-obscur et netteté du contours des fleurs dont la composition reste plutôt ramassée (bien que l'on puisse aussi y voir un aspect recroquevillé plus commun) au lieu de ployer de manière informe le long du vase, ce qui paradoxalement rend l'existence du végétal d'autant plus tangible.


La deuxième évocation correspond plus à l'image que l'on se fait du bouquet fané, si ce n'est que les coquelicots semblent avoir muté dans leur caractéristiques botaniques, comme si boutons et fleurs tendaient à devenir ceux d'une plante retombante.

*Par le biais d'une petite recherche complémentaire, j'apprends la distinction entre  plantes "ligneuses" (lat. lignum, le bois) et "herbacées".  Les plantes ligneuses ont la particularité de sécher mais de ne pas faner : même en période défavorable, elles restent vivantes grâce à une nouvelle vascularisation : c'est le processus de lignification. (je paraphrase wikipédia)

2 commentaires:

  1. On retrouve toute une évocation de l'éphémère (les coquelicots, notamment, m'y font fortement penser), mais aussi une persistance de ce qui fut le plus beau dans cette éphémère, au-delà du flétrissement de la fleur. Quant aux plantes ligneuses, en effet, elles sèchent sans faner, telle l'Immortelle, au nom révélateur.

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  2. Merci une fois de plus pour votre commentaire qui me permet d'ajouter une remarque que je me suis faite dans le même sens, sur les phases de déclin du végétal : L'artifice du bouquet rend manifeste cette forme de repli de la plante sur elle-même, m'évoquant précisément une sorte de concentration de l'ordre de l'essence, à l'image d'un parfum naturel décuplé par la sècheresse ambiante.
    Et oui, le coquelicot est l'une des fleurs qui semble des plus fragiles avec ses pétales fins et froissés qu'il soit en bouton, épanoui ou fané...

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