Le mandala boudhique est un support de méditation dont il faut connaître les symboles pour en saisir toute la portée, certains d'entre eux ont un caractère éphémère ayant pour vocation de forger l'adepte au détachement.
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technological mandala 38 (close up) |
Outre le raffinement de ces mandalas électroniques, cet artiste contemporain utilise, voire recycle et donc pérennise un matériau de base manufacturé dont la durée de vie est limitée par le fonctionnement de l'appareil hôte du circuit intégré. C'est en quelque sorte une transposition occidentale du fond spirituel asiatique. Sacralisation du prosaïque s'inscrivant dans une démarche artistique moderne...à moins que ce qui n'était au départ que de vulgaires composants n'ait eu juste besoin d'un médiateur pour révéler son Aura à travers une combinaison bien particulière.
*Jung pense que l'inconscient tourmenté peut générer spontanément des mandalas. Ces derniers symbolisent la descente et le mouvement de la psyché vers le noyau spirituel de l'être, vers le Soi, aboutissant à la réconciliation intérieure et à une nouvelle intégrité de l'être. (wikipédia)
Cela ouvre une piste de réflexion intéressante sur la fatuité du monde qui nous entoure : on retrouve une expression millénaire de la spiritualité au travers de l'un des plus banals et éphémères objets de notre monde moderne.
RépondreSupprimerOui et en même temps, les composants électroniques que renferment nos appareils modernes me font penser à la métaphore du mécanisme caché de la montre, j'en ai profité pour me rafraîchir la mémoire à ce sujet et c'est à cette occasion que j'ai trouvé le texte suivant :
RépondreSupprimer"Les concepts physiques sont des créations libres de l’esprit humain et ne sont pas, comme on pourrait le croire, uniquement déterminés par le monde extérieur. Dans l’effort que nous faisons pour comprendre le monde, nous ressemblons quelque peu à l’homme qui essaie de comprendre le mécanisme d’une montre fermée. Il voit le cadran et les aiguilles en mouvement, il entend le tic-tac, mais il n’a aucun moyen d’ouvrir le boîtier. S’il est ingénieux il pourra se former quelque image du mécanisme, qu’il rendra responsable de tout ce qu’il observe, mais il ne sera jamais sûr que son image soit la seule capable d’expliquer ses observations. Il ne sera jamais en état de comparer son image avec le mécanisme réel, et il ne peut même pas se représenter la possibilité ou la signification d’une telle comparaison. Mais le chercheur croit certainement qu’à mesure que ses connaissances s’accroîtront, son image de la réalité deviendra de plus en plus simple et expliquera des domaines de plus en plus étendus de ses impressions sensibles. Il pourra aussi croire à l’existence d’une limite idéale de la connaissance que l’esprit humain peut atteindre. Il pourra appeler cette limite idéale la vérité objective."
Albert Einstein et Léopold Infeld, L’évolution des idées en physique (source : etablissements.ac-amiens.fr)
Je ne connaissais pas ce texte, merci de me l'avoir fait découvrir. C'est aussi une leçon d'humilité sur notre conception du monde, qui ne résiderait finalement que dans la perception que nous en avons. L'histoire des sciences nous a déjà montré qu'une loi de la physique que l'on pense être une vérité car fondée sur des expériences et calculs plusieurs fois vérifiés peut finalement s'avérer fausse, car un seul facteur, invisible jusqu'alors, vient modifier toutes les relations de cause à effet. Par ailleurs, notre perception peut être faussée si nous ne nous appuyons que sur une observation visuelle du monde extérieur (chaque observateur aura un point de vue différent d'un même phénomène physique).
Supprimer"Sachez que toutes choses sont ainsi: comme la lune dans un ciel clair reflétée par un lac transparent ; pourtant jamais la lune n'est venue jusqu'au lac." Bouddha
SupprimerJe ne sais pas dans quelle mesure la question de l'illusion du réel chère à la philosophie traverse la science, mais il semble y avoir conflit entre visible et invisible, chacun d'eux pouvant alternativement conduire à la vérité ou à l'erreur.